

J’ai entendu un jour que les travailleuses du sexe étaient considérées comme le fond du panier de la société. Je n’ai jamais compris pourquoi. Ne sont-elles pas nos héroïnes ? Elles qui sauvent les hommes de leur désir de femmes, qui sauvent les femmes des désirs de l’homme. Qui d’autre a le courage de dompter ces regards avides, de faire de la nudité – la faiblesse commune – une force unique, l’audace de vendre ce que tout le monde possède ? Sûrement pas leurs détracteurs. Ces femmes incarnent l’éros qui les contrôle, le matriarcat qui les effraie, la liberté qu’ils répriment. Elles sont la preuve vivante que le pouvoir ne réside pas toujours dans la possession, mais dans l’offrande maîtrisée. Et c’est peut-être cela qui dérange le plus : l’idée qu’au fond, ce ne sont pas elles qui sont soumises, mais bien ceux qui les jugent.
Eux les jalousent, moi les admire, elles vivent leur passion.





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Le premier jour était assez difficile mais je me suis rendu compte que c’était hyper addictif en fait, qu’il y avait énormément de plaisir à se voir belle, à lâcher prise sur scène.
Extrait de l’interview de la stripteaseuse Angel pour Intimité magazine


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Je me sens, dans un sens, hyper engagée, libre d’avoir fait de mon corps un objet de désir. Et ça, j’aime bien. Je me sens indépendante financièrement. Je me sens féministe.


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Moi je dis souvent en rigolant qu’on gère du bétail. On est agricultrices. Il faut avoir les épaules pour les supporter et donc ce n’est pas donné à tout le monde.


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On me dit souvent : « mais tu es folle de mettre de la si belle lingerie au club », mais moi ça me plaît énormément car finalement dans la vie de tous les jours, cette belle lingerie je ne me l’autorise pas.
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Je n’arrive pas à m’enfermer dans une case de ce qu’on voudrait que la femme soit dans la société.

PHOTOGRAPHIE – Jim Browski – DIRECTION ARTISTIQUE/SCENOGRAPHIE/RETOUCHES – Flore Bollaert – STYLISME – Carly Delvallé – MUA – Rosina Vignocan, Andréa Massei, Hanjing Sun – MANNEQUINS FEMMES – @ocerss, @thescarlettdanger, @aimiexx – MANNEQUINS HOMMES – Richard Roggero, Adonis, Jean Pierre Nataf